Edito – Le capital humain, facteur clé de la compétitivité de demain

Edito – Le capital humain, facteur clé de la compétitivité de demain

Capital HumainDans un XXIe siècle qui est plus global, plus numérique, avec une diffusion de l’information et de l’innovation plus rapide que jamais, les entreprises et leurs leaders ont paradoxalement eu tendance, au cours des vingt dernières années, à s’enfermer progressivement dans leur domaine d’expertise, perdant la capacité à qualifier l’environnement économique mondial dans lequel ils évoluent. Ce faisant, si les stratégies dessinées sont aujourd’hui souvent très au point techniquement, elles sont rarement adaptées à leur contexte, ce qui peut provoquer des échecs retentissants. Or l’entreprise est aujourd’hui confrontée à :

  • Des chocs traumatiques : crise économique, financière, géopolitique…
  • Une bataille concurrentielle
  • Des menaces environnementales
  • Des chocs de progrès et d’innovation
  • Des bouleversements sociologiques : relations intergénérationnelles, rapport à l’autorité…

En dépit du caractère de plus en plus névralgique des décisions à prendre et des arbitrages à mener (assurer son expansion par de la croissance organique ou de la croissance externe ; diversifier ses marchés et comment ; investir dans les pays émergents ou non ; se financer par du capital ou sous forme de dettes ; etc…), rien n’est fait ou presque pour accompagner le leader dans cette tâche de plus en plus lourde à porter. Dans un monde où la complexité a explosé en même temps que la quantité d’informations à disposition, ni le système éducatif ni les programmes de développement du leadership n’ont su évoluer…

Le capital humain, facteur clé de la compétitivité de demain

Nous l’évoquons régulièrement : le vieillissement des populations des pays riches fait passer les pays industrialisés de l’expansion naturelle à la stagnation économique. Le monde change, l’entreprise ne fait pas exception. Elle doit donc orchestrer le changement et ne pas se reposer sur des pratiques ayant, certes, fait son succès par le passé mais devenues inadaptées au monde actuel ou à venir. Outre l’investissement dans la R&D (condition nécessaire pour optimiser la richesse créée), l’avenir des entreprises passera aussi par leur capacité à prendre des décisions stratégiques éclairées et justes dans un environnement de compétition exacerbée où toute erreur se paiera probablement par la faillite ou… le rachat. Comment tirer son épingle du jeu ? En misant sur le capital humain, pour compenser par des gains de productivité la faiblesse de la demande interne. La différenciation par les hommes et les femmes qui composent les entreprises sera un axe majeur de compétitivité et les ressources dites humaines sont celles qui feront de plus en plus la différence, offriront des opportunités, et permettront de sortir du lot de la concurrence, bref accélèreront la croissance.

Dans ce contexte de transformation profonde, le manager de demain devra avant tout être courageux, et oser remettre en cause l’organisation passée. Il devra pour cela capter et comprendre les grandes modifications économiques et sociétales. Cela impliquera de diversifier ses sources d’information, de développer sa culture générale, l’interdisciplinarité, l’esprit critique. Autant de qualités qui ne s’apprennent ni dans le système éducatif, ni dans les programmes de développement du leadership actuels…

Chiffres clés :

La formation professionnelle représente un budget total de 32 milliards d’euros, dont un peu plus de 13 milliards pour les salariés du secteur privé. Le taux d’accès à la formation des salariés est d’environ 60%.

Les formations visant à acquérir des compétences spécifiques à un métier concernent plus de 60% des stagiaires, suivies par le développement personnel avec 16% des stagiaires. Les formations aux disciplines générales (comme l’économie) ne concernent que 15% des salariés.